Balade à Cheverny

L’association Oxygène et votre journal La Grenouille ont participé à l’élaboration du « carnet de Balades » à Cheverny, réalisé par « l’Association de la Protection des sites de Cheverny, Cour-Cheverny et Cellettes » (voir dans ce numéro). Il s’agissait d’agrémenter cette balade en renseignant les promeneurs sur l’origine de certains toponymes rencontrés. En voici deux (pour Cheverny) qui n’avaient pas encore été publiés. Le troisième toponyme analysé se situe à Cour-Cheverny.

Le Portail (Cheverny)

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Ce lieudit se situe juste après la Croix de l’Ormeau, sur la gauche, en direction de Fougères-sur-Bièvre. Le portail est le nom donné, au Moyen-âge, à la porte fortifiée du domaine, c’est aussi le nom donné à la métairie noble du domaine seigneurial. En ancien français : portal, grand panneau de bois qui sert de porte, puis partie de la maison prise pour le tout.
Le Portail de Cheverny, qui est actuellement un domaine viticole, a conservé une partie du mur d’enceinte et une tour (défensifs ? Il existe des créneaux). La tour est aménagée en colombier au premier étage (elle comporte une centaine de boulins) qui atteste du caractère noble du domaine à l’origine :
« Cette famille habitait une métairie, qui n’attestait sa noblesse que par un colombier » (Chateaubriand, Mémoires, t.1). Il se dit aussi que cette propriété serait un ancien monastère.

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La Cheminée Ronde (Cheverny)

Située à l’angle de la rue Colin, en direction du Château de Troussay, le lieudit doit son appellation à une construction typique de Sologne (traditionnellement en brique et colombages), qui comporte sur l’un de ses pignons une cheminée ronde. Ces sortes de cheminées, à la souche carrée et massive à la base, généralement terminée comme une pyramide tronquée, sont surmontées de conduits de fumée de forme ronde et sont appelées, en Sologne, les « fourneaux ronds ». Bernard Edeine (La Sologne. Thèse de doctorat es lettres, 1960. AD Loir-et-Cher) pensait que cette disposition permettait l’éclairage de la pièce unique alors dépourvue de fenêtre. Ce type de cheminée ronde serait à considérer comme l’aboutissement final de l’orifice central des huttes de nos ancêtres.

Le château de la Bijourie (Cour-Cheverny)

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Situé à l’angle de la RD 765 et de la voie du Tertre, ce toponyme n’a, a priori, rien a voir avec les bijoux, mais semble avoir trois acceptions possibles. Pour Denis Jeanson (1) « Bijou » pourrait être le nom du premier propriétaire des lieux (vient du latin Bigolius, nom de personne).
Mais ce n’est peut-être pas aussi simple : ce lieudit se nommait La Bigourie au XVIIIe s., sur la Carte de Cassini (la Bijourie est apparue sur la cadastre Napoléon de 1813). Le premier propriétaire pourrait donc avoir été un nommé « Bigou » (nom de personne d’origine française).
Il existe une troisième hypothèse : La Bigourie serait, d’après Jean Louis Beaucarnot (2), un lieu habité par des gens originaires de la Bigorre (département actuel des Hautes-Pyrénées).
À vous de choisir parmi ces trois possibilités...

(1) Denis Jeanson : dictionnaire toponymie Région Centre.
(2) Jean Louis Beaucarnot : Les noms de famille et leurs secrets.
Étiquette de bouteille représentant le château de La Bijourie. Dessin réalisé en 1953 et signé Balthasar, pseudonyme de Hans Haug (Voir La Grenouille n° 5 et 6).

Le Héron - La Grenouille n°28 - Juillet 2015




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