Dans ma vie de grenouille je n’avais jamais vu d’ânes verts ;
aussi, passant en me promenant au lieu-dit “Les ânes verts” sur la
commune de Cheverny, je cherchai les ânes qui devaient normalement s’y trouver.
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Les Anes
Verts - Cheverny |
Cependant, et malgré mes recherches, je ne vis point d’ânes verts ! Seulement
des grenouilles et quelques volatiles de la même couleur que moi.
Ma curiosité
piquée au vif, j’entrepris donc des recherches dans ma bibliothèque (verte bien
sûr !). Dans un premier temps, en recherchant l’origine du mot “âne” dans un dictionnaire,
je n’appris rien de plus que ce que nous savons tous : l’âne (du latin asinus)
auquel nous pensons est bien ce “baudet” que nous rencontrons parfois dans nos
prés.
Cette réponse, ne me satisfaisant pas, je me plongeai dans mes
dictionnaires de français d’autrefois (ou ancien français – il en existe
plusieurs) et trouvai enfin et avec satisfaction ce qui me sembla être la clef
de l’énigme : L’ “ANE” (apparemment sans accent circonflexe) était tout
simplement une CANE dont le mâle était appelé MALLARD ou MALART. ANE,
mot féminin, ne désignait à l’origine que la femelle du canard, et s’écrivait
aussi : AULNE, ANNE (pardonnez moi les Anne), ENNE, ANET... Plus tard, Le terme
désigna génériquement le canard (qui pouvait être sauvage). “Ane” vient du
latin “anas” et plusieurs races de canards sont encore connues de nos jours par
leur nom latin, notamment le COL VERT (anas platyrhynchos), également connu par
les chasseurs sous le nom de “mallard” (bizarre, vous avez dit bizarre…?).
Ainsi,
chers lecteurs, si vous vous promenez du côté du lieudit “Les anes verts” à
Cheverny, non loin du château de Troussay, cherchez les canards car vous en
trouverez plus sûrement que des ânes verts !!!
Le Héron - La Grenouille n°2 - Janvier 2009
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