![]() |
Le four à briques de Cour Cheverny |
Pour
faire suite à notre article sur la collection de briques et terre cuites de
Michel Pasquier (“La Grenouille” n° 3), nous
mettons l’accent aujourd’hui sur le très beau four à briques qui se dresse
encore sur la propriété de Laurent Ravineau qui a pris soin de le préserver au
mieux dans un environnement de verdure joliment paysagé.

Le processus de fabrication des briques : les
briques étaient préparées à partir de l’argile extraite sur place avec des
étapes immuables :
- élimination d’un maximum d’impuretés de l’argile en procédant, à l’air libre, à plusieurs retournements,
- mélange avec du sable (dégraissage) et de l’eau,
- malaxage à pieds nus (plus tard avec des machines),
- moulage dans des moules en métal ou en bois,
- séchage pendant environ 50 jours ; près du four de Cour-Cheverny, des bâtiments pourvus de nombreuses petites ouvertures pour permettre la circulation d’air servaient de séchoirs,
- chargement du four d’une cinquantaine de tonnes d’argile : une opération qui demandait une semaine de travail pour réaliser un entassement ajouré qui permettait aux flammes de bien “lécher” l’argile sur une hauteur de 5 mètres,
- les fagots de bois, placés sous la grille du foyer étaient allumés, après avoir procédé à l’obstruction de l’entrée du four. Pendant 2 à 3 jours à 300°, on enfumait la brique pour lui faire perdre sa buée. Quand la fumée passait de blanche à grise, on faisait monter la température du four à 950°, c’est à dire tous les quarts d’heures pendant 3 jours et 2 nuits. Il fallait donc alimenter constamment en bois, une mauvaise alimentation risquant de faire échouer la fournée. La flamme devait s’échapper par la cheminée. Le four assurait 6 à 8 fournées par an et avait besoin d’une semaine pour refroidir.
Une restauration du four à briques est nécessaire |
Le foyer était en activité
du printemps à l’automne. Au mauvais temps, on extrayait la terre par tranchées
et on s’approvisionnait en bois de chauffage : bois blanc et résineux, pas de
chêne dont le tanin colore mal à propos les briques.
Le devenir du four à briques de Cour-Cheverny est incertain. Des
fissures sont apparues et se sont rapidement élargies ces dernières années. Une
restauration est nécessaire sous peine de le voir s’écrouler bientôt. Les
racines du lierre assurent encore la cohésion de l’ensemble, mais pour combien
de temps ? La colonie de chauves-souris qui occupe les lieux
d’année en année de juin à septembre est inquiète.
La Grenouille - La Grenouille n°5 - Octobre 2009
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de nous donner votre avis sur cet article, de nous transmettre un complément d'information ou de nous suggérer une correction à y apporter