Les Saules

Chargé de répondre à un lecteur qui vient d’emménager sur la commune de Cheverny et qui a interrogé La Grenouille sur l’origine du nom du lieudit Les Saules (Le Saule sur la carte de Cassini) où il réside, c’est bien volontiers que je satisfais à sa requête. C’est un endroit que vous connaissez tous pour y passer en vous rendant à Contres depuis le château de Cheverny (où se trouve le camping 4 étoiles).

La Ferme des Saules
(années 50 - 70...)
Saule est un mot qui apparaît au XIIIe s. et qui a une double origine : issu du francique, salha = saule (attesté en moyen français et dans quelques patois), saule a remplacé la forme sauz (ancien français) issue du latin salix. Le saule est un arbre qui pousse dans les lieux humides. La Grenouille a pu recueillir le témoignage de Michel Merlin qui a retracé une partie de l’histoire de la ferme des Saules qui existait à cet endroit avant l’implantation du camping (qu’il a créé et exploité de 1978 à 1995). Michel Merlin témoigne de terres très humides, « un véritable marécage », très difficiles à assainir et à exploiter. Il rapporte que la route qui relie le château de Cheverny à Contres avait, à une certaine époque, été renforcée (devant l’entrée actuelle du camping, et presque sur une centaine de mètres) avec des troncs de chênes placés perpendiculairement à son axe (fait attesté également par Axel Fontaine). Aujourd’hui encore, d’importants problèmes d’assainissement subsistent (heureusement quasiment résolus). Les saules, qui sont nombreux dans le camping, n’ont eu aucun mal à pousser et l’endroit mérite donc bien son nom...

René Hermelin
et son épouse Adrienne Massol
aux Saules dans les années 20
Pour en revenir à l’histoire de la ferme, elle était exploitée par la même famille depuis au moins 400 ans. De la fin du XIXe s. jusqu’en 1920 par Marcel Hermelin, ensuite, après la guerre de 14-18, par René Adolphe Hermelin et son épouse jusqu’en 1950 : il s’agissait d’une petite exploitation agricole pratiquant la polyculture avec quelques animaux (deux vaches, un cochon, des volailles...) comme la plupart des exploitations de la région à cette époque. L’exploitation, abandonnée pendant 10 ans, est reprise en 1960 par Claude Merlin et son épouse Andrée Hermelin (fille de René Hermelin) jusqu’à la reconversion des terres en centre équestre en 1965, puis en camping. 

Pour Axel Fontaine, natif de Cheverny (actuellement propriétaire du château de Chemery et de la Tour Beauvoir à Blois) qui a fréquenté le centre équestre lorsqu’il était adolescent, ce sont ses meilleurs souvenirs de jeunesse. 

Enfin, pour être complet, le second des deux bâtiments qui se trouvent à l’ouest de la ferme, a été habité par Kléber Lecocq qui exploitait aussi une partie des terres des Saules (environ 14 ha) ; ce dernier a ensuite transformé la maison en gîte rural à la fin des années 60, début 70 (le premier à Cheverny, paraît-il). Cette maison appartient aujourd’hui à Didier Merlin et abrite des chambres d’hôtes.
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Le Héron   - La Grenouille n°26 – Janvier 2015

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