Le château de La Taurie

Château de La Taurie
Jacqueline Champigny, née Henry-Lepaute, qui demeure dans la Vienne, fait des recherches sur l’histoire de sa famille et, grâce au blog de La Grenouille, elle s’est intéressée à l’enquête parue dans notre n° 10 de janvier 2011 concernant l’origine du nom du lieudit « la Taurie » (ou Tourerie, Taurerie) à Cour-Cheverny. Son grand-père, Maurice Henri-Lepaute, était propriétaire du château de la Taurie au début du XXe siècle (il a acheté la propriété le 16 avril 1910 et l’a revendue le 17 mars 1918. Son père est né à la Taurie le 11 février 1917). Sa grand-mère, épouse de Maurice Henri-Lepaute, était aussi originaire de Cour-Cheverny puisqu’elle était la fille de Charles Métais, tonnelier à Cour-Cheverny (il faisait partie du corps de sapeurs pompiers du village).
Les familles Lepaute et Henry sont liées depuis le début du XVIIIe s.

Les Lepaute sont une famille célèbre d’horlogers qui a contribué aux progrès de l’horlogerie monumentale.
Cadran de l'horloge
du château de Cheverny
signé Lepaute
Jean-André Lepaute (1720 -1787) fut horloger du roi et chargé de la construction de la plupart des grandes horloges publiques : entre autres, celles du Palais du Luxembourg, du Jardin des Plantes, des châteaux de Bellevue et des Ternes. Parmi ses perfectionnements, fort nombreux, on cite surtout celui de l’échappement à chevilles.
Horloger réputé à son époque, son nom est évoqué dans le n° 21 de La Grenouille (p.8) puisque c’est lui qui a exécuté le mécanisme du régulateur d’époque Louis XV que l’on peut admirer au château de Cheverny.
C’est à son frère, Jean-Baptiste Lepaute, (son associé puis successeur) que l’on doit la belle pendule à équation de l’Hôtel de Ville de Paris (1780), détruite dans I’incendie de 1871, et celle de l’Hôtel des Invalides(1784).
Se succédèrent ensuite à la tête de l’entreprise les neveux de Jean-Baptiste : l’un maternel, Pierre Henry, l’autre paternel, Pierre-Basile Lepaute, qui eut à son tour pour associé son neveu, Jean-Joseph Lepaute, puis son fils, Pierre Michel Lepaute. Horlogers de la ville de Paris, ils exécutèrent toute une série de pendules et d’horloges de grandes dimensions : pendule astronomique du Bureau des longitudes, (actuellement à l’Observatoire), horloges de la Bourse et de l’Hôtel des Postes de Paris, des palais du Louvre, des Tuileries, etc.
Léon et Paul (le plus jeune) Henry-Lepaute
C’est Augustin Michel Henry (1800-1885), fils de Pierre Henry et neveu, en même temps que gendre, de Jean-Joseph Lepaute, qui adjoignit en 1838 à l’horlogerie la construction des phares en collaboration avec Fresnel, inventeur de la lentille à échelon, pour la conception des mécanismes assurant la rotation des lanternes (il en existe dans le monde entier). En 1851, il fut autorisé par l’Empereur Napoléon III à ajouter à son nom patronymique celui de Lepaute. Ses fils, Léon et Paul Henry-Lepaute, nés respectivement en 1838 et en 1842 lui succédèrent en 1862-67 (photographie du tableau ci-contre). Le fils et le petit fils de Léon (né en 1904) furent les derniers horlogers de la famille.


Les descendants de Paul, Maurice et Jack, respectivement grand-père et père de Jacqueline Champigny choisirent une autre voie.
Pour terminer ce récit sur la famille Lepaute, évoquons l’épouse de Jean-André Lepaute, Nicole-Reine Étable, aussi connue comme Hortense Lepaute, qui fut une mathématicienne et une astronome réputée. Elle est au coeur d’une légende : le naturaliste Commerson de l’expédition Bougainville lui aurait dédié la rose du Japon qu’il avait, dans un premier temps appelée lepautia, nom qu’il aurait ensuite changé en celui d’hortensia (certains disent que ce serait Jussieu qui aurait rebaptisé la plante). Vrai ou faux, les avis des historiens sont partagés !




Le Héron - La Grenouille n° 24 - Juillet 2014

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